1/30/2010

DSI Centre de coûts

On m'a récemment dit que 70% du budget informatique des grandes entreprises est consacré à la maintenance de leur existant, ce qui laisse 30% pour innover et investir.

On pourrait se dire que ce n'est pas si mal que çà si ces budgets n'étaient pas si colossaux ... Et si l'expérience ne montrait que cette évaluation est plutôt optimiste pour certains SI rebelles à toute tentative de modernisation, englué dans les strates successives de migrations avortées.

Comment s'étonner ensuite que les directions générales perçoivent le SI comme un centre de coût ?

Il fut un temps où l'informatique, en simplifiant et automatisant les processus, apportait valeur et avantage compétitif aux entreprises qui l'utilisait. Aujourd'hui, elle est vécue comme un mal nécessaire et un gisement de réduction de coût. Pourtant, j'ai la faiblesse de penser que l'informatique peut encore apporter un avantage compétitif par l'innovation.

J'en veux pour preuve mon expérience récente sur une application décisionnelle de contrôle de gestion chez un constructeur aéronautique. L'objet de l'application était de rassembler les informations de fabrication et d'achat de pièces et sous-ensembles de moteurs pour évaluer le coût de fabrication des moteurs assemblés produits par cette société. Il a fallu pour y parvenir modéliser l'ensemble du savoir-faire des contrôleurs de gestion sous la forme de très nombreuses règles de gestion et traitements de cas particuliers. Ceci a bien sûr été beaucoup plus long et compliqué que prévu, ce qui a engendré surcoûts et retards sur le projet, déclenchant la colère du DAF de la société. Mais aujourd'hui l'application a permis dès sa mise en service partielle de ne pas remplacer le départ de 3 personnes, et d'accéder au coût optimal des moteurs, si les pièces étaient systématiquement achetées au moindre coût. Le retour sur investissement, même si le gisement d'économie de production révélée n'est que partiellement exploité, est inférieur à six mois, car les montants manipulés en production industrielle n'ont pas de commune mesure avec les coûts informatiques.

Cette valeur ajoutée existe vraiment, et rares sont les entreprises totalement optimisées. C'est bien le rôle des DSI de le faire comprendre à leur direction générale, et de vendre aux directions métiers la valeur ajoutée des applications qu’elles produisent.